Kystes pancréatiques

Question : un kyste du pancréas, c’est quoi ?

Le kyste du pancréas est une cavité remplie de liquide se développant dans ou au contact du pancréas.

Question : quels sont les symptômes des kystes du pancréas ?

Le plus souvent, un kyste du pancréas n’occasionne aucun symptôme et ils sont découverts lors d’un examen d’imagerie fait pour autre chose. Parfois, ils peuvent être à l’origine de douleurs ou à l’origine d’une pancréatite aiguë. Plus rarement, ils sont diagnostiqués suite à une jaunisse, à des vomissements ou à la découverte d’une masse abdominale.

Question : comment faire le diagnostic des kystes du pancréas ?

Les examens les plus utiles sont l’IRM, le scanner et l’échoendoscopie.

Question : quels sont les différents kystes du pancréas ?

En fonction de la nature de sa paroi, on distingue plusieurs sous-types de kystes pancréatiques :

Les Tumeurs intracanalaires papillaires et mucineuses du pancréas (TIPMP) sont dues à la prolifération de l’épithélium canalaire. Cet épithélium sécrète un liquide mucineux en plus ou moins grande quantité qui va être responsable de la kystisation des canaux secondaires et de la dilatation du canal pancréatique principal. Les TIPMP peuvent toucher uniquement les canaux secondaires ou le canal principal ou les deux. Elles peuvent être uniques, multiples, continues ou discontinues. Elles sont plus souvent localisées dans la tête, voire dans le crochet. La découverte d’une TIPMP est de plus en plus souvent fortuite (au moins 60% des cas) après un examen d’imagerie fait pour autre chose. La seconde circonstance de diagnostic est une pancréatite aiguë (13-23% des cas) de cause non évidente. La seconde circonstance de diagnostic est une pancréatite aiguë (13-23% des cas) de cause non évidente. à ce titre, une TIPMP doit être systématiquement évoquée devant toute personne ayant eu une pancréatite aiguë non alcoolique non biliaire au-delà de 50 ans. Les pancréatites aiguës sont exceptionnellement sévères. Le risque de transformation maligne (dysplasie de haut grade ou carcinome invasif) est connu à moyen terme. Il est d’environ 15%, 5 ans après le ­premier symptôme (ou la découverte fortuite) pour les TIPMP ne touchant que les canaux secondaires et de l’ordre de 50-60 % au même terme en cas d’atteinte du canal pancréatique principal. Le but de la surveillance est la prévention du cancer invasif et, au-delà l’augmentation de la durée de vie, le tout sans soumettre les malades à d’inutiles investigations répétitives, invasives ou délétères. La surveillance repose sur l’IRM, le scanner et l’échoendoscopie.

Le cystadénome mucineux survient quasi exclusivement chez des femmes, généralement autour de 40-50 ans. Il est localisé le plus souvent sur le bord postérieur de la queue ou du corps du pancréas. Il est bien arrondi. Enfin, il n’est pas communicant avec le canal principal du pancréas et toujours unique. Le cystadénome mucineux du pancréas se développe probablement à partir des cellules tapissant les canaux pancréatiques. Ces tumeurs kystiques contiennent du mucus, du sang ou des débris. L’aspect de cette tumeur est celui d’une lésion kystique contenant de multiples loges, chacune de ces loges ayant une taille généralement supérieure à 2 cm. Des formations papillaires ou des nodules charnus sont parfois observés dans les parois. Des calcifications périphériques sont assez caractéristiques du cystadénome mucineux du pancréas. Des cystadénomes mucineux du pancréas se présentant comme une lésion kystique simple ont été décrits dans la littérature radiologique. La tumeur peut être bénigne, maligne ou « borderline ». L’examen au microscope permet de connaître le degré d’altération des cellules et de classifier la tumeur. Le cystadénome mucineux du pancréas a un potentiel malin qui justifie le plus souvent sa résection.

Le cystadénome séreux est ubiquitaire et touche les deux sexes. Il est généralement composé de microkystes parfois associés à des kystes plus volumineux. Il n’est pas communicant, a des contours polycycliques (mieux mis en évidence par l’IRM que par la TDM) et sa paroi externe est très fine, quasi invisible. Le cystadénome séreux du pancréas se développe à partir des cellules acinaires du pancréas (fonction exocrine). Les cystadénomes séreux du pancréas sont des kystes le plus souvent bénins et ont une croissance très lente. Pour ces raisons, à moins qu’ils ne soient symptomatiques ou qu’il existe un problème de diagnostic différentiel, l’exérèse des cystadénomes séreux n’est pas recommandée.

Les pseudo-kystes pancréatiques sont poches de liquide pancréatique intra-abdominales qui se développent suite à la rupture de canaux pancréatiques. Ils n’ont donc pas de paroi propre. Ils peuvent également contenir du sang et de la nécrose. Ils sont limités par l’accolement des organes de voisinage et la réaction inflammatoire locale. Ils peuvent siéger au sein ou en dehors du pancréas. Ils se développent les plus souvent à la faveur d’un épisode de pancréatite aiguë, mais parfois aussi dans un contexte de pancréatite chronique. Ces pseudo-kystes secondaires à une pancréatite aiguë évoluent plus souvent spontanément favorablement que ceux se dévellopent dans un contexte de pancréatite chronique, mais ils peuvent être plus volumineux et se compliquant plus fréquemment (infections, ruptures, hémorragies, jaunisse). Ces pseudokystes peuvent parfois communiquer avec les canaux du pancréas.

Au cours de la pancréatite chronique, on peut également observer des kystes rétentionnels qui résultent de la mise sous pression des canaux pancréatiques avec distension secondaire. Il se forme en amont d’un obstacle sur les canaux pancréatiques, comme un calcul ou une sténose.

Question : quels sont les traitements des kystes du pancréas?

Souvent, aucun traitement n’est nécessaire et on proposera uniquement une surveillance régulière. Certains kystes nécessitent toutefois une chirurgie de résection au vu de leur potentiel évolutif. Enfin, dans certains cas un drainage sera réalisé, soit par voie chirurgiacle, soit par voie radiologique, soit par voie endoscopique lors d’une intervention mini-invasive réalisée par les voies naturelles.

REMARQUE IMPORTANTE

Ces informations n’ont pour but de ne fournir que des informations générales et ne doivent pas servir d’aide pour poser un diagnostic ou proposer un traitement pour des cas particuliers. Il est très important de consulter votre médecin pour votre cas particulier.