Prise en charge du surpoids

Qu’est-ce que le surpoids ?

D’après l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le surpoids et l’obésité se définissent comme une accumulation anormale ou excessive de graisse corporelle qui peut nuire à la santé. La masse grasse « normale » est habituellement plus faible chez l’homme (10 à 15 % du poids du corps) que chez la femme (20 à 25 % du poids).

Pour caractériser l’obésité et le surpoids, on utilise l’indice de masse corporelle (IMC) ou le body mass index (BMI) en anglais qui se calcule en divisant le poids (en kg) par la taille (en m) au carré. La valeur normale est de 20 à 25. On parle de :

  • Surpoids pour un IMC entre 25 et 29,9
  • Obésité pour un IMC entre 30 et 39,9
  • Obésité morbide pour un IMC à partir 40

Pour les enfants, ce calcul de l’IMC n’est pas pertinent. Il faut utiliser la courbe de corpulence du carnet de santé.

Le surpoids et l’obésité sont le cinquième facteur de risque de décès au niveau mondial. Au moins 2,8 millions d’adultes en meurent chaque année.

Le surpoids et l’obésité sont principalement dus à une alimentation trop riche et une activité physique faible. Des facteurs psychologiques ou génétiques, des maladies chroniques peuvent intervenir dans la survenue.

Le surpoids et l’obésité de l’adulte sont dus à un excès de masse grasse.
Elle correspond à l’ensemble des tissus graisseux du corps. Celle-ci correspond à l’ensemble de la graisse du corps (ou tissu adipeux). On l’oppose à la masse maigre.
Elle correspond à l’ensemble des muscles, organes et viscères du corps. qui correspond au poids des muscles, des organes et des viscères.
Tout organe contenu dans les cavités du corps tel que le cœur, le foie, l’estomac….

Lorsque les apports alimentaires et les dépenses de l’organisme sont équilibrés, le poids est stable chez un adulte. Mais, quand l’énergie apportée est supérieure à celle dépensée pendant une longue période, une prise de poids apparaît progressivement. Cette situation a lieu si :

  • les apports caloriques sont excessifs (alimentation grasse, sucrée, pauvre en fibres, prise de boissons sucrées, portions de grande taille, consommation d’alcool, etc.) ;
  • les dépenses énergétiques quotidiennes sont insuffisantes (inactivité physique et/ou sédentarité devant la télévision, les jeux vidéo, déplacements en voiture, métiers de bureau, etc.)

 

Quelles sont les conséquences du surpoids ?

Les conséquences de l’obésité sont catastrophiques pour la santé. Même si l’excès pondéral est peu important, les risques sont omniprésents :

– le diabète de type 2.

– les maladies cardio-vasculaires qui concernent le coeur et la circulation sanguine ( infarctus, AVC…)

– l’hypertension

– le syndrome d’apnée du sommeil

– les atteintes articulaires dues à la surcharge

– certains types de cancers (notamment celui de la prostate et du rein chez l’ homme, du sein et de l’utérus chez la femme ou du colon dans les deux sexes).

-les adolescentes présentent souvent des troubles endocriniens, une puberté précoce, une modification de leur cycle menstruel.

-sur le plan psychologique et social l’obésité représente un gêne fonctionnelle dans la vie de tous les jours. Elle crée des difficultés à l’embauche et de fréquentes mises en invalidité pour raisons médicales. Elle est source de discrimination sociale chez l’adulte comme chez l’enfant et entraîne souvent une dépression.

Les conséquences défavorables pour la santé du surpoids sont multiples et touchent presque tous les organes.

 

Comment prendre en charge le surpoids ?

Chacun peut veiller à:

  • limiter l’apport énergétique provenant de la consommation de graisses totales et de sucres;
  • consommer davantage de fruits et légumes, de légumineuses, de céréales complètes et de noix;
  • avoir une activité physique régulière (60 minutes par jour pour un enfant et 150 minutes par semaine pour un adulte).

La prise en charge du surpoids nécessite souvent une aide extérieure. La première étape est souvent de consulter un diététicien ou un nutritionniste qui va adapter l’alimentation de la personne en surpoids en fonction de ses habitudes alimentaires, professionnelles, sociales et familiales. L’adaptation du régime peut alors apporter une diminution du poids chez l’obèse ou la personne en surpoids, une stabilisation peut-être un objectif de départ lorsque le patient est déjà en situation d’échec depuis un certain temps. Lorsque cette approche échoue, on propose au patient une prise en charge pluridisciplinaire en polyclinique. Au CHC, il est possible de rencontrer sur la même matinée un endocrinologue, un nutritionniste ou une diététicienne, un psychologue et un chirurgien spécialisée dans la prise en charge des patients obèses (la chirurgie bariatrique). Cela permet une étude spécifique des différentes causes du surpoids (cause endocrinienne, sédentarité, régime alimentaire inadapté, troubles du comportement alimentaire…) et des différents moyens de sa prise en charge. Un traitement individualisé (régime, activités physiques en physiothérapie, traitement de la pathologie endocrinienne, prise en charge psychologique, ballon intragastrique, chirurgie de l’obésité…) est alors instauré et un suivi programmé avec les mêmes intervenants.

 

Qu’est-ce qu’un ballon intra-gastrique ?

Le ballon intra gastrique est un ballon en silicone qui sera rempli d’eau ou d’air dans votre estomac afin de vous procurer un sentiment de satiété rapide. Il vous aide à manger moins. Il sera placé dans votre estomac pour une durée de 3 mois à 6 mois en général.

Il faut un IMC supérieur à 27 pour pouvoir bénéficier de cette technique. C’est une bonne solution si vous avez 10 à 20 kg à perdre et que vous faites partie des personnes en échec de perte de poids (effet « yoyo » ou reprise rapide du poids perdu) avec des méthodes traditionnelles comme les régimes alimentaires

Le ballon (parfois on en met plusieurs) remplit partiellement votre estomac vous donnant l’impression que celui-ci est « plein ». De plus il ralentit la vidange de votre estomac occasionnant un sentiment de satiété. Vous aurez le sentiment d’avoir moins faim entre les repas et d’être plus vite rassasié lors de vos repas. Ceci vous aidera à changer vos habitudes alimentaires.

En outre la pratique régulière d’une activité physique viendra augmenter son efficacité au même titre qu’une prise en charge multidisciplinaire.

Quelles sont les techniques chirurgicales de la prise en charge du surpoids ?

La chirurgie bariatrique consiste à réduire la taille de l’estomac et éventuellement la longueur de l’intestin. Il existe deux grandes approches :

  1. Les techniques restrictives pures visent à restreindre l’absorption des aliments en diminuant le volume de l’estomac: la sleeve gastrectomy est devenue une intervention courante alors que l’anneau gastrique est de moins en moins utilisé. Avec ces techniques, les sécrétions intestinales sont maintenues.
  2. Les techniques mixtes dites restrictives et « malabsorptives » réduisent la taille de l’estomac (technique de restriction) et diminuent l’assimilation de ces aliments par l’organisme (technique malabsorptive). Elles sont principalement représentées par le Bypass gastrique.

La sleeve gastrectomy : C’est à présent l’opération la plus répandue. Elle offre de meilleurs résultats, en termes de perte de poids et en termes d’effets secondaires par rapport à l’anneau gastrique et est moins agressive que le bypass puisqu’elle permet de conserver un tiers de l’estomac. Elle consiste à supprimer les deux tiers de l’estomac et notamment la partie qui présente le plus de cellules qui produisent la ghréline, une hormone qui stimule l’appétit. Ce type d’intervention diminue donc l’appétit. Par ailleurs, comme l’estomac ne ressemble plus qu’à un petit tube (volume de 15 à 20 ml), la quantité de nourriture ingérée est limitée et engendre rapidement une sensation de satiété. Les aliments passent plus rapidement dans l’intestin grêle sans entraîner de problème de digestion. Le risque de carences nutritionnelles est donc limité mais néanmoins présent, ce qui nécessite un suivi. L’effet secondaire le plus fréquent après ce type d’intervention est le reflux gastrique. Il est en général bien contrôlé par les antiacides.

Le bypass gastrique : Le bypass consiste à réduire le volume de l’estomac à environ 100 à 150 ml et à le relier à la partie moyenne de l’intestin (jéjunum) de manière à limiter le transit intestinal des aliments. Le patient sera plus vite rassasié et mangera moins. De plus, l’absorption des nutriments est diminuée puisqu’ils parcourront moins d’intestin. Les conséquences sont les mêmes que pour la sleeve au niveau de la quantité des aliments ingérés. Cependant, en court-circuitant une grande partie de l’estomac et le début de l’intestin grêle, il y a aussi davantage de risques de carence en vitamines et minéraux, notamment en fer, en calcium et en vitamines B9, B12 et D. D’où l’obligation de suivi et la prise fréquente de compléments en vitamines et minéraux, indispensables à un bon fonctionnement de l’organisme. Un autre effet secondaire potentiel est le dumping syndrome. Il consiste soit à du ballonnement, des crampes et de la diarrhée une demi-heure à une heure après le repas, soit à une hypoglycémie qui apparait plus à distance du dernier apport alimentaire (2 à 3h).

L’anneau gastrique : L’anneau est une technique restrictive qui consiste à placer un anneau ajustable autour de la partie haute de l’estomac : en créant une poche secondaire, on diminue la quantité d’aliments ingérés et on ralentit leur passage dans le reste de l’estomac. La satiété est donc rapidement atteinte. La particularité de cette intervention est de pouvoir régler le diamètre de l’anneau pour serrer ou desserrer l’estomac, grâce à un boîtier relié à celui-ci et placé sous la peau, généralement au niveau du flanc gauche. Le réglage de l’anneau est réalisé par le chirurgien, à distance de l’opération, sous contrôle radiologique, en injectant ou en aspirant du liquide physiologique à partir du boîtier. Cette intervention est donc réversible mais elle est de moins en moins utilisée entre autres pour des raisons d’efficacité. De plus, elle n’est pas dénuée d’effets secondaires comme des carences, une migration de l’anneau ou encore des impactions alimentaires dans un anneau trop serré.

REMARQUE IMPORTANTE

Ces informations n’ont pour but de ne fournir que des informations générales et ne doivent pas servir d’aide pour poser un diagnostic ou proposer un traitement pour des cas particuliers. Il est très important de consulter votre médecin pour votre cas particulier.