Hémorroïdes

Question : les hémorroïdes, c’est quoi ?

Les hémorroïdes sont un réseau de vaisseaux sanguins normalement présentes au niveau de l’anus. Ce n’est que lorsque des symptômes surviennent que l’on parle de maladie hémorroïdaire.

Il faut distinguer deux catégories d’hémorroïdes: les hémorroïdes internes et les hémorroïdes externes.

les hémorroïdes internes sont situées dans la partie interne du canal anal et il faut introduire dans l’anus un appareil non traumatisant (anuscope) pour les examiner.

La gravité de ces hémorroïdes est évaluée en fonction de l’importance et de la fréquence de leur protrusion dans le canal anal ou hors de l’anus (prolapsus) :

  • Stade I : elles sont petites et ne font pas saillie.
  • Stade II : elles peuvent faire saillie pendant le passage des selles, mais elles rentrent dans le canal anal spontanément par la suite.
  • Stade III : elle doivent être rentrées manuellement.
  • Stade IV : elles entraînent un prolapsus, elles font constamment saillie et ressortent si elles sont repoussées dans le rectum.

Les hémorroïdes externes, à l’inverse, se forment sous la peau, dans la partie externe du canal anal.

Hémorroïdes
Schéma illustrant la pathologie hémorroïdaire interne et externe (Droits : 123RF/alila et Roberto Biasini).

Les hémorroïdes sont très communes : jusqu’à 86 % de la population se plaindra d’avoir souffert d’hémorroïdes à un moment donné. Elles sont le plus souvent sans gravité. Il est toutefois important de consulter afin de ne pas méconnaitre une autre maladie, bien des personnes utilisent souvent ce terme pour n’importe quel problème ano-rectal !

Question : quelle est la cause de la maladie hémorroïdaire ?

Les hémorroïdes sont provoquées par une pression anormale sur les veines de la région du rectum et de l’anus. Elle est le plus souvent due à des efforts de défécation intenses et prolongés.

D’autres facteurs déclenchants sont également suspectés : les troubles du transit (constipation et également la diarrhée), une station assise prolongée, une grossesse, une alimentation à faible teneur en fibres, certains agents irritants médicamenteux (certains laxatifs, suppositoires utilisés dans la constipation) et l’obésité. Une consommation excessive d’épices, d’alcool ou de café accroit également le risque.

Question : comment se manifeste la maladie hémorroïdaire ?

Les symptômes de la région anale sont très fréquemment attribués par les patients à des hémorroïdes. Aucune des plaintes décrites ne signe toutefois avec certitude une maladie hémorroïdaire. C’est pourquoi il faut consulter un médecin, surtout en cas de symptômes nouveaux, prolongés ou récidivants, parce ces symptômes peuvent être liés à une autre maladie que les hémorroïdes. Il peut s’agir de tuméfaction (gonflement local), d’un prolapsus (extériorisation), de brûlures, de démangeaisons, de suintements ou de saignements.

Les hémorroïdes internes peuvent être à l’origine de pertes de sang rouge vif et peuvent s’extérioriser (on parle de procidence) de façon intermittente (lors de l’effort de poussée) ou permanente. Elles ne sont généralement pas douloureuses, sauf en cas de crise hémorroïdaire qui se traduit par une sensation de tension et de brûlure à l’intérieur du canal anal. Elles peuvent provoquer des démangeaisons.

À l’inverse, les hémorroïdes externes sont plus souvent responsables de démangeaisons, de douleurs et de gonflement. Il s’agit d’un hématome péri-anal avec gonflement, mais le plus souvent sans perte de sang. Ce type de problème est fréquent après un accouchement ou chez les personnes constipées.

Une complication classique des hémorroïdes externes est la thrombose hémorroïdaire externe qui se caractérise par une tuméfaction très dure et douloureuse d’apparition brutale, se localisant à l’entrée de l’anus. Une hémorroïde thrombosée est une hémorroïde à l’intérieur de laquelle s’est formé un caillot. Ce caillot n’est pas dangereux et ne se déplacera pas dans le corps, mails il est douloureux et peut être drainé.

Question : comment faire le diagnostic de la maladie hémorroïdaire ?

Après l’interrogatoire, le médecin réalisera une inspection visuelle de l’anus puis réalisera un toucher rectal : le médecin met un gant et insère un doigt dans l’anus et le rectum.

Hémorroïdes
Photo d’hémorroïdes congestives.

Par après, un instrument appelé anuscope sera introduit dans le canal anal. Il permet au médecin d’examiner les hémorroïdes internes.

Une exploration totale ou partielle de l’intestin (coloscopie partielle ou totale) est parfois nécessaire afin d’exclure un autre diagnostic.

Question : quel est le traitement de la maladie hémorroïdaire ?

Pour soigner les hémorroïdes internes, les gastro-entérologues ont recours, en fonction de l’importance de l’affection, à des conseils hygiéno-diététiques, à des traitements médicamenteux (pommades, suppositoires, …), à des traitements instrumentaux (sclérose ou ligatures élastiques) ou à la chirurgie (résection des paquets hémorroïdaires).

Les conseils hygiéno-diététiques

Une alimentation à forte teneur en fibres (produits faits de grains entiers, des légumes et des fruits frais et plus particulièrement des pruneaux et du son) et la consommation de grandes quantités d’eau permettent d’améliorer les symptômes. Ces mesures amollissent les selles et réduisent la constipation et l’intensité des efforts.

Il faut également éviter l’excès de café, d’épices et d’alcool.

Elles réduisent également l’inflammation des veines. Il est également conseillé de perdre du poids si nécessaire, de ne pas rester assis de façon prolongée, d’éviter de faire des efforts intenses pour déféquer et de ne pas rester assis sur le siège des toilettes pendant trop longtemps.

Les traitements médicamenteux

Les médicaments pris par voie orale (par la bouche) consistent à :

  • Calmer la douleur (médicaments antalgiques ou anti-inflammatoires).
  • Régulariser le transit intestinal (laxatifs).
  • Améliorer le flux veineux (médicaments dits veinotoniques).

Il existe également des suppositoires ou des pommades qui ont des propriétés anti-inflammatoires, analgésiques (anti-douleur) et protectrices de la paroi du canal anal.

Ces traitements ne sont justifiés que pour de courtes périodes dans le traitement des douleurs hémorroïdaires qui accompagnent la thrombose externe ou la crise hémorroïdaire aigüe.

Les traitements instrumentaux

Les traitements instrumentaux constituent le traitement des hémorroïdes internes lorsqu’elles sont responsables de signes chroniques comme la procidence ou les saignements. Ils ont tous pour but de diminuer l’importance des hémorroïdes en renforçant le soutien des hémorroïdes internes en créant une zone cicatricielle au sommet de ceux-ci. Ils ne suppriment pas les hémorroïdes. La constitution d’une zone cicatricielle repose sur l’injection d’un agent sclérosant dans la paroi (sclérose) ou par l’apposition d’une ligature élastique au sommet de l’hémorroïde.

Le traitement chirurgical

Le traitement chirurgical classique est souvent réservé aux échecs des traitements instrumentaux ou aux hémorroïdes qui présentent d’emblée des symptômes importants et qui ont un grand volume.

Il existe plusieurs types d’interventions chirurgicales, la plus radicale étant l’ablation totale des hémorroïdes internes et externes (opération dite de Milligan-Morgan).

Pour en savoir plus
REMARQUE IMPORTANTE

Ces informations n’ont pour but de ne fournir que des informations générales et ne doivent pas servir d’aide pour poser un diagnostic ou proposer un traitement pour des cas particuliers. Il est très important de consulter votre médecin pour votre cas particulier.