Le reflux gastro-œsophagien (RGO)

Introduction

Les brûlures d’estomac constituent le symptôme le plus courant du RGO. Le contenu de l’estomac est constitué d’aliments, mais aussi de diverses sécrétions gastriques dont l’acide chlorhydrique. Quand ce liquide remonte, on ressent une sensation de brûlure qui remonte plus ou moins haut dans la poitrine, c’est le symptôme caractéristique qu’on appelle reflux ou brûlant – et en terme médical, le pyrosis.

C’est quelque chose d’extrêmement fréquent et banal : environ 40 pourcents de la population belge déclarent avoir ces symptômes au moins une fois par mois. Mais, la survenue plus fréquente et plus invalidante de ces symptômes concerne moins de patients, de l’ordre de quelques pourcents de la population.

Nos médecins possèdent une expertise toute particulière dans la prise en charge de cette maladie, aussi bien pour son diagnostic que pour sa mise au point et son traitement. Notre service met à votre disposition toutes les méthodes d’exploration et du traitement du RGO.

Le diagnostic et la mise au point

Dans la plupart des cas, l’interrogatoire suffit à votre médecin pour établir un diagnostic de RGO avec exactitude. Souvent cependant, des examens sont nécessaires pour confirmer le diagnostic ou évaluer d’éventuelles lésions tout en éliminant d’autres origines possibles des symptômes. C’est le plus souvent une gastroscopie qui sera proposée : si elle retrouve une œsophagite (inflammation de l’œsophage), on sera certain qu’il y a du reflux.

D’autres examens sont parfois nécessaires afin de confirmer ce diagnostic ou afin de réaliser une corrélation entre le reflux et les symptômes du patient. C’est le but de la pH-métrie qui consiste à aller rechercher et mesurer la présence d’acide dans l’œsophage durant 24 heures (voire pendant 48 heures grâce à la pH-métrie BRAVO). Plus récemment, la pH-impédancemétrie de 24 heures a permis d’améliorer cette évaluation du reflux en analysant également les reflux non acides.

Parfois, également, d’autres examens seront nécessaires, surtout si une chirurgie est envisagée : une radiographie de l’estomac (Rx OED) ou une manométrie de l’œsophage.

Le traitement et les collaborations

Le traitement médicamenteux, combiné à des mesures hygiéno-diététiques, reste l’approche standard du reflux acide et permet de soulager la plupart des patients.

Plus rarement, une opération se révèle nécessaire. Notre service travaille de longue date en étroite collaboration avec le service de chirurgie abdominale du CHC qui a réalisé la première chirurgie laparoscopique (« par les petits trous ») mondiale en 1991 (docteurs Bernard Dallemagne et Joseph Weerts) (1).

Plus récemment, d’autres stratégies thérapeutiques notamment endoscopiques ont été proposées. Ces techniques sont d’apparition récente, elles sont multiples : soit par des sutures lors d’une gastroscopie soit par d’autres traitements, des injections notamment. Ces traitements sont nouveaux et paraissent actifs à court terme, mais on ne connaît pas leur devenir à long terme. Ils sont donc actuellement en cours d’évaluation et ne peuvent pas encore être recommandés aujourd’hui comme une stratégie courante à diffuser. Encore une fois, notre service a été un des pionniers dans ces traitements endoscopiques (Docteur Bastens) (2), toujours en étroite collaboration avec le service de chirurgie.

(1) Laparoscopic Nissen fundoplication: preliminary report. Dallemagne B, Weerts JM, Jehaes C, Markiewicz S, Lombard R. Surg Laparosc Endosc. 1991 Sep;1(3):138-43.
(2) Antireflux transoral incisionless fundoplication using EsophyX: 12-month results of a prospective multicenter study. Cadière GB, Buset M, Muls V, Rajan A, Rösch T, Eckardt AJ, Weerts J, Bastens B, Costamagna G, Marchese M, Louis H, Mana F, Sermon F, Gawlicka AK, Daniel MA, Devière J. World J Surg. 2008 Aug;32(8):1676-88. doi: 10.1007/s00268-008-9594-9.