Diverticulose

Question : la diverticulose, c’est quoi ?

La diverticulose colique se réfère à la présence de diverticules, généralement multiples, dans le gros intestin (côlon). Le nombre de diverticules est variable, il peut y en avoir de un seul jusqu’à des centaines. Habituellement, le nombre et la taille des diverticules s’accroissent avec le temps.

Un diverticule est une sorte de hernie de la muqueuse intestinale à travers la paroi musculaire (la musculeuse). Ils forment ainsi des petites évaginations en forme de sac vers l’extérieur de l’intestin. Ces diverticules sont plus fréquents au niveau du sigmoïde et du côlon gauche.

 

Diverticules
Diverticulose colique (droits : 123RF/ Roberto Biasini ).

Pour rappel, le côlon est divisé en trois parties, droite, transverse et gauche, comportant le côlon descendant et le sigmoïde, en forme de S. Il se poursuit par le rectum.

Le mécanisme d’apparition des diverticules est largement élucidé. Il s’agit de la constitution de zones d’hyper pression à l’intérieur de la lumière colique, par hypertrophie (épaississement) de la musculeuse. Il se constitue ainsi des segments intestinaux à pression élevée, poussant la muqueuse à travers des interstices de la musculeuse. Ces zones de faiblesse sont notamment celles par où les vaisseaux sanguins pénètrent dans la paroi colique.

La présence des diverticules est une anomalie, acquise au cours de l’existence, qui touche moins de 5% de la population adulte de moins de quarante ans, mais près de 30% de la population âgée de plus de cinquante ans et près de 75 % des personnes âgées de plus de 80 ans.

Question : quelle est la cause de la diverticulose ?

La cause de la diverticulose est, probablement, totalement ou partiellement alimentaire liée à un déficit de l’alimentation en fibres végétales, particulièrement en fibres de céréales et excès de sucre. De nombreux arguments étayent cette théorie : d’abord, le fait que la diverticulose est d’apparition récente. C’est une maladie du 20ème siècle qui est particulièrement fréquente dans les pays occidentaux, où les habitudes alimentaires ont changé (raffinement des céréales, défaut de fibres, excès de sucre). Ces facteurs alimentaires jouent à long terme : il faut probablement 20 à 40 ans d’exposition aux «risques» pour que les diverticules apparaissent.

Question : quelles sont les conséquences de la diverticulose ?

La diverticulose est souvent présente sans symptôme. Les diverticules existent, perdurent, pendant des dizaines d’années sans conséquence décelable.

Les symptômes (douleurs, constipation, …) éventuellement ressentis par les porteurs des diverticuloses non compliquées sont liés aux troubles moteurs qui créent les diverticules (et pas aux diverticules eux-mêmes) ou une autre maladie, par exemple à une colopathie fonctionnelle associée.

La diverticulose se complique dans environ 10% des cas. Les complications sont toutes liées à l’ulcération de la muqueuse du diverticule par les matières fécales. Les diverticules se remplissent, plus ou moins de matières fécales et leur muqueuse est capable de rendre ces matières plus dures, en absorbant l’eau. Par contre, ils ne savent pas se vider activement car ils n’ont pas de musculeuse. À la longue, les diverticules constituent de véritables pièges retenant des matières durcies, sortes de petits cailloux («stercolithes») qui peuvent ulcérer la muqueuse, et ainsi être à l’origine de complications : hémorragies (diverticulose hémorragique) ou infections (diverticulites). Ces infections peuvent parfois se compliquer d’abcès voire d’une péritonite si un diverticule se perfore laissant alors passer les selles dans la cavité abdominale.

Diverticules
Complications de la diverticulose (droits : 123RF/Roberto Biasini).

Les diverticules ne sont pas des lésions pré-cancéreuses. En revanche, il peut être difficile, en présence d’un rétrécissement du côlon, de faire le partage entre le diagnostic de cancer et celui de complication diverticulaire.

Question : la diverticulite, c’est quoi ?

La diverticulite se produit donc lorsque les diverticules deviennent enflammés ou infectés. L’infection qui en résulte peut être légère, causant seulement des douleurs abdominales avec éventuellement de la fièvre et/ou une modification des selles. Elle peut plus rarement être plus grave, avec le développement d’un abcès (une poche de pus) voire d’une fistule ou d’une perforation responsable d’une péritonite.

La douleur et la sensibilité se situent souvent dans la partie inférieure gauche de l’abdomen.

Un diagnostic de diverticulite repose sur l’apparition des symptômes et sur les résultats des examens et des tests (prise de sang et scanner de l’abdomen) qui confirment le diagnostic de la maladie.

La diverticulite se traite avec succès dans la majorité des cas par un traitement antibiotique et un régime sans déchet. Le recours à la chirurgie est exceptionnel.

Environ 30% de ces patients font, ultérieurement, parfois après des années, une seconde poussée.

Question : la diverticulose hémorragique, c’est quoi ?

Il s’agit de l’autre complication de la diverticulose. Les saignements se produisent moins souvent que les diverticulites et ne sont pas liés à ces crises de diverticulites. On peut remarquer la présence de sang rouge frais ou de sang modifié plus sombre. La douleur n’est pas fréquente.

Ils sont dus à l’ulcération d’un vaisseau de la muqueuse diverticulaire. Survenant brutalement, sans aucun symptôme annonciateur, ils peuvent être très abondants. Leur évolution est imprévisible : ils peuvent aussi bien s’arrêter spontanément que nécessiter un traitement.

La récidive n’est pas fréquente.

Question : quels sont les examens diagnostics ?

Dans les cas non compliqués, la découverte de diverticules est généralement fortuite lors d’un scanner ou lors d’une coloscopie.

Diverticule
A : colon normal – B et C : colon diverticulaire.

Dans les formes compliquées, le diagnostic fait appel à d’autres explorations.

En cas d’infection, l’examen de référence est le scanner abdominal. Il permet de voir les diverticules, la réaction inflammatoire qui entoure le côlon, et la présence éventuelle de complications (abcès, perforation, …).

En cas d’hémorragie, l’importance du saignement déterminera le type d’exploration. S’il n’est pas menaçant, une préparation colique est possible et une coloscopie est alors réalisée, permettant parfois de bien localiser le diverticule en cause. Par contre si l’hémorragie est très abondante, l’hémorragie ne rend pas la coloscopie possible : une artériographie en urgence est alors réalisée. Elle va permettre soit de traiter cette hémorragie (embolisation) soit de localiser le saignement avant une chirurgie. Un angio-scanner peut alors, également, déterminer le site du saignement.

Question : quels sont les traitements ?

En cas de diverticulose non compliquée, le régime alimentaire riche en fibres, et particulièrement en son (pain complet ou son en vrac) est le seul traitement reconnu. Il est également recommandé d’avoir une ingestion suffisante de liquides. Les fibres et les liquides aident à ramollir les selles, permettant un passage plus rapide et plus facile à travers le côlon, évitant donc une pression excessive contre la paroi du côlon. Il n’existe aucune preuve qu’exclure des morceaux entiers de fibres de votre diète, tels que les noix, le maïs et les graines peut aider l’évolution de la maladie.

Par contre, en cas de diverticulite, une hospitalisation est le plus souvent nécessaire. Un traitement antibiotique est alors prescrit par voie intra-veineuse au début puis avec une relais par la bouche. Un régime pauvre en fibres est prescrit pour une période de trois à quatre semaines.

Les indications d’un traitement chirurgical sont de plus en plus rares. Il consiste le plus souvent en la résection d’une partie du côlon gauche, jusqu’à la jonction avec le rectum. Si cette chirurgie est réalisée en dehors d’un contexte d’urgence, il n’y aura pas de recours à une poche (stomie). Par contre, en cas de péritonite, une intervention en urgence est indispensable et se termine, presque toujours, par une poche, installée le plus souvent de façon transitoire.

Dans les formes hémorragiques, on peut avoir recours à des transfusions en fonction de l’abondance du saignement. Parfois le saignement s’arrête spontanément et, parfois, il faut agir ! On a alors recours soit à un traitement endoscopique (c’est à dire lors d’une coloscopie), soit à une embolisation (technique ayant pour but d’injecter lors d’une artériographie du matériel à l’intérieur d’une artère qui a pour but de boucher cette artère) soit à un traitement chirurgical.

REMARQUE IMPORTANTE

Ces informations n’ont pour but de ne fournir que des informations générales et ne doivent pas servir d’aide pour poser un diagnostic ou proposer un traitement pour des cas particuliers. Il est très important de consulter votre médecin pour votre cas particulier.