Dépistage du cancer colorectal

Aussi appelé gros intestin, le côlon fait suite à l’intestin grêle et forme la dernière partie du système digestif. Il est constitué de plusieurs parties et la partie terminale est le rectum.

Son rôle est principalement d’éliminer les déchets, d’absorber l’eau et certaines vitamines. Le chyle provenant de l’intestin grêle est dépourvu de la quasi-totalité (90 %) des nutriments déjà absorbés par le système digestif. Le chyle se mélange dans le côlon avec le mucus et les bactéries intestinales pour former la matière fécale.

Lorsque l’on parle du cancer de l’intestin, il s’agit en fait du cancer du gros intestin ou cancer colorectal. Le cancer du petit intestin est rarissime.

Question : le cancer de l’intestin est-il fréquent ?

C’est un cancer fréquent, puisque 7000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année en Belgique. Environ une personne sur trente va développer un cancer colorectal. Le cancer de l’intestin est le cancer le plus fréquent après ceux de la prostate et du poumon (chez l’homme) et du sein (chez la femme).

La mortalité, hors dépistage, est importante puisqu’elle avoisine les 50 %.

Le risque d’avoir un cancer de l’intestin augmente fortement à partir de 50 ans.

Ce risque peut apparaître plus précocement, surtout en cas d’antécédents familiaux.

Question : pourquoi dépister le cancer colorectal ?

Au début de la maladie, il n’y a pas de symptôme : sans le dépistage, on le diagnostique donc souvent très tard et parfois trop tard. Le dépistage permet de le trouver plus tôt et d’augmenter les chances de guérison.

De plus, il permet également de détecter des lésions bénignes, pré-cancéreuses, les polypes. Il s’agit d’une excroissance interne de l’intestin qui forme le plus souvent une petite «boule», un peu comme un verrue.

La plupart des cancers surviennent à partir d’adénomes (polypes) qui vont grandir au fur et à mesure des années pour se transformer en cancer. Le dépistage permet également de détecter et d’enlever ces adénomes (polypes) et ainsi de diminuer le risque d’apparition d’un cancer. Ce n’est donc pas qu’un dépistage, c’est aussi une prévention.

Question : quels sont les examens de dépistage ?

Les outils du dépistage sont, suivant les cas, la recherche de sang occulte dans les selles et la coloscopie.

Il faut rappeler que le dépistage s’adresse à des personnes asymptomatiques : les personnes qui présentent des symptômes ne sont pas à soumettre au dépistage. Elles doivent avoir directement l’examen diagnostique de référence qui est la coloscopie. Les symptômes digestifs du cancer colorectal sont la présence de sang visible dans les selles, des douleurs abdominales récentes, des modifications récentes du transit intestinal.

Il n’est pas raisonnable de réaliser une coloscopie systématique à toute la population. Il faut limiter la réalisation systématique de la coloscopie aux personnes les plus à risque d’avoir un cancer colorectal ou un adénome, à savoir. Il existe trois niveaux de risque de cancer colo-rectal :

  • Le très haut risque : ce sont les prédispositions héréditaires au cancer du côlon, principalement la polypose colique familiale et le syndrome de Lynch ou syndrome HNPCC (Hereditary Non Polyposis Colorectal Carcinoma).
  • Le haut risque : les personnes qui ont un risque plus élevé que l’ensemble de la population parce qu’ils ont des antécédents personnels, familiaux de cancer colorectal, d’adénome ou qui présentent une maladie inflammatoire de l’intestin évoluant de longue date.
  • Le risque moyen : c’est celui de la majorité de la population, sans facteur de risque (pas d’antécédent personnel ni familial).
Question : comment est organisé le dépistage ?

Si vous habitez en Communauté française (Bruxelles et Wallonie), vous recevrez tous les 2 ans une invitation personnalisée vous invitant à consulter votre médecin généraliste afin de bénéficier du dépistage du cancer colorectal.

L’invitation est envoyée par le Centre communautaire de référence pour le dépistage des cancers. L’invitation vous parviendra durant le mois de votre anniversaire, l’année paire si le jour de votre naissance est impair ou l’année impaire si le jour de votre naissance est pair. Pour ceux qui ont fait le test une première fois, l’invitation suivante leur parviendra 2 ans après la réalisation du test précédent s’il était négatif.

Votre médecin généraliste aura à sa disposition toutes les informations et le matériel nécessaire pour vous proposer ce dépistage. Vous pouvez aussi le consulter à votre initiative, au moment qui vous convient le mieux.

Si vous n’avez ni antécédent ni facteur de risque :

  • Votre médecin vous proposera de réaliser une recherche de sang occulte dans les selles (invisibles à l’œil nu). Ce test est gratuit, seule la consultation est à payer.
  • Dans 97% des cas, le test ne montre pas de présence de sang. Il est «négatif». Vous serez invité à le refaire 2 ans plus tard.
  • Dans 2 à 3 % des cas, le test montre la présence de sang. Il est «positif». Attention, cela ne signifie pas nécessairement qu’il y a un cancer. Une coloscopie devra être réalisée.

Si vous avez des facteurs de risque (antécédents familiaux de CCR ou d’adénome) :

  • Le dépistage préconisé est la réalisation d’une coloscopie tous les 5 ans à partir de 40 à 45 ans (ou 5 à 10 ans avec les cas familiaux les plus précoces). Dans certaines familles très à risque, parce qu’il existe un syndrome de prédisposition héréditaire, une consultation d’oncogénétique est hautement souhaitable afin d’adapter l’âge de début et le rythme des coloscopies.

Si vous avez des antécédents personnels de CCR ou d’adénome :

  • Le dépistage préconisé est la réalisation d’une coloscopie à un rythme qui sera adapté à votre cas particulier, mais en ne dépassant jamais 5 ans entre deux coloscopies.

Si vous avez une maladie inflammatoire de l’intestin évoluant de longue date :

  • Le dépistage préconisé est la réalisation d’une coloscopie tous les 2 à 3 ans pour les maladies évoluant de longue date.

Le test de recherche de sang occulte dans les selles n’est pas invasif c’est pourquoi il est utilisé pour le dépistage de masse. Mais il a démontré son efficacité uniquement dans des études réalisées à grande échelle et son principal inconvénient est, qu’à titre individuel, un test négatif n’écarte pas la présence d’un cancer ou d’un polype. Il ne doit donc pas être utilisé chez un patient qui a des symptômes ou qui a un risque élevé du fait de ses antécédents personnels ou familiaux. Ces personnes doivent avoir directement une coloscopie.

Enfin, il est possible pour une personne sans facteur de risque d’opter, à titre individuel, pour un dépistage volontaire par coloscopie à partir de 50 ans.

Liens utiles

cancerintestin.be

Retrouvez sur votre iPhone l’application de prévention et de dépistage du cancer colorectal proposée par la Société Nationale Française de Gastro-Entérologie (SNFGE).

itunes.apple.com/fr/app/cancer-colorectal-prevention/

REMARQUE IMPORTANTE

Ces informations n’ont pour but de ne fournir que des informations générales et ne doivent pas servir d’aide pour poser un diagnostic ou proposer un traitement pour des cas particuliers. Il est très important de consulter votre médecin pour votre cas particulier.