Dénutrition

Qu’est-ce que la dénutrition ?

La dénutrition est un état anormal provoqué par des apports alimentaires insuffisants en énergie, en protéines ou en micronutriments ou par une augmentation de leurs besoins. La dénutrition résulte donc du déséquilibre entre la quantité d’aliments dont le corps a besoin pour son fonctionnement, quantité augmentée par exemple en cas de maladie chronique, et le nombre d’aliments consommés par jour qui peut diminuer dans certaines circonstances comme l’affaiblissement du à une maladie, un problème de dentition, un isolement social et bien d’autres causes.
La plupart du temps, la dénutrition est la conséquence d’une pathologie aigue ou chronique. Elle représente un témoin de la gravité de la situation.
C’est un problème fréquent puisqu’on retrouve des dénutris chez 2 à 4% des sujets entre 60 et 80 ans vivants au domicile. Cela monte à 10% après 80 ans. 30 à 50% des patients hospitalisés sont dénutris et ce chiffre augmente en fin d’hospitalisation ce qui met en évidence les carences constatées dans ce domaine.
Les patients les plus à risques sont les personnes âgées, celles atteintes d’un cancer, d’une maladie du système digestif, d’une maladie chronique et celles hospitalisées pour une durée prolongée.

Quelles sont les conséquences de la dénutrition ?

Les conséquences de la dénutrition sont multiples et concernent différents domaines.
Elle diminue les capacités physiques du patient car il présente une fonte musculaire. Cela augmente le risque de chute et de fracture, la dépendance à autrui et le nombre de soins à donner vu la perte d’autonomie. Cela entraine aussi un retard de cicatrisation ou des complications après une intervention chirurgicale. Les infections après une intervention comme les abcès, les pneumonies ou les infections de cicatrice sont augmentés entrainant une prolongation de la durée de séjour et une croissance importante des couts de l’hospitalisation.
La dénutrition dégrade donc la qualité de vie des patients et accroit les dépenses nationales en soins de santé.
A titre d’exemple, un patient sévèrement dénutri a 5 fois plus de chance de faire une infection à l’hôpital qu’un patient qui n’est pas dénutri quelque soit la cause de son admission.

Comment dépiste-t-on la dénutrition ?

Le dépistage de la dénutrition peut-être réalisé par un médecin ou une infirmière au domicile du patient, en consultation ou encore lors de son entrée en hospitalisation. L’IMC (indice de masse corporel) est un calcul fréquemment utilisé pour évaluer l’excès pondéral, il peut l’être aussi pour évaluer la dénutrition. Un IMC < 18.5 chez le moins de 70 ans et  Il existe d’autres scores plus adaptés pour les différents types de patient, par exemple les personnes âgées en maison de repos ou encore les enfants.

Comment prendre en charge la dénutrition ?

Une fois qu’une dénutrition ou un risque de dénutrition est objectivé chez un patient. La première étape consiste à déterminer les causes de cet état. Le plus souvent, on en diagnostiquera plusieurs et il faudra essayer de les prendre chacune en charge.
Instaurer un traitement contre la maladie impliquée.
Corriger les problèmes de dentition.
En cas de perte d’autonomie, organiser une aide à la préparation et à la prise des repas.
Fournir les courses en cas d’isolement social ou en cas de perte de mobilité.
Adapter la texture des aliments ou la forme des couverts en cas de troubles de la déglutition ou de perte de motricité des bras.
Etc
Enfin, lorsqu’il existe une diminution des apports alimentaires, il faut élaborer une stratégie nutritionnelle pour essayer d’augmenter ceux-ci. Cela débute par une enquête nutritionnelle réalisée par la diététicienne ou le médecin. Elle permet d’évaluer la quantité de calories ingérées par jour. En fonction de l’importance du déficit journalier d’aliments ingérés, différentes solutions sont possibles. Pour les cas les moins graves, des conseils simples peuvent aider (prendre un petit-déjeuner lorsqu’on n’en prend jamais constitue un repas supplémentaire sur la journée), on peut également envisager des collations ou encore un enrichissement des repas (par exemple, ajouter de la crème et/ou du fromage rappé dans la soupe). Lorsque les apports restent insuffisants, on instaure des compléments alimentaires sous forme de boisson à boire à consommer comme collation en dehors des repas. Pour terminer, lorsque la situation est grave, on envisage une alimentation artificielle. On privilégie toujours une alimentation administrée dans le système digestif par sonde nasogastrique ou par gastrostomie (voir chapitre gastrostomie). Cela s’appelle une alimentation entérale. Elle constitue l’alimentation artificielle la plus naturelle et la plus sûre. Si elle n’est pas réalisable, par exemple en cas de système digestif non fonctionnel, on réalisera une alimentation par la veine. Cela s ‘appelle une alimentation parentérale. Elle est plus dangereuse et plus difficile à mettre en œuvre dans de bonnes conditions, c’est pourquoi, elle reste la dernière solution envisagée. A noter qu’une alimentation artificielle quelle qu’elle soit peut être réalisée en milieu hospitalier mais aussi au domicile du patient.
Une fois que ces différentes stratégies sont mises en route pour améliorer l’état nutritionnel du patient, une réévaluation doit être réalisée chaque semaine pour adapter la stratégie.

REMARQUE IMPORTANTE

Ces informations n’ont pour but de ne fournir que des informations générales et ne doivent pas servir d’aide pour poser un diagnostic ou proposer un traitement pour des cas particuliers. Il est très important de consulter votre médecin pour votre cas particulier.