Ulcère

Question : Un ulcère, c’est quoi ?

L’ulcère gastro-duodénal correspond à une érosion ou une lésion de la muqueuse (revêtement interne) de l’estomac ou du duodénum (partie initiale du petit intestin situé immédiatement après l’estomac).

Ulcère gastrique
Ulcère peptique gastro-duodénal (droits 123RF/Roberto Biasini).

L’ulcère duodénal ou gastrique résulte d’un déséquilibre, en un point précis de la muqueuse, entre des facteurs d’agression (sécrétions acide et peptique) et des facteurs de défense (couche protectrice naturelle des muqueuses : mucus, épithélium de surface, vascularisation muqueuse, …). Ce déséquilibre résulte de l’intrication de différents facteurs génétiques et d’environnement. Dans 60 à 90% des cas, il est lié à la présence d’une bactérie (Helicobacter pylori). Il peut aussi être causé par la prise d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) ou d’acide acétylsalicylique (aspirine), notamment. D’autres facteurs comme l’alcool, le café, le tabac et le stress majorent le risque d’ulcère.

L’ulcère duodénal était jusqu’au début des années 1990 une maladie fréquente (8 % environ de la population active), plus souvent rencontrée chez l’homme que chez la femme (trois cas pour un). L’ulcère duodénal est beaucoup plus fréquent que l’ulcère gastrique (quatre cas pour un) et affecte des sujets plus jeunes. L’incidence des ulcères est en diminution marquée ces dernières années.

Question : Quels sont les symptômes de l’ulcère ?

Les ulcères occasionnent des douleurs, brûlures ou crampes ressenties dans le haut du ventre (entre le sternum et le nombril). Les douleurs ulcéreuses peuvent être intermittentes et être accentuées par la nourriture ou par l’absence de nourriture.

Il peut également exister une impression de faim douloureuse ou d’inconfort après les repas (pression ou réplétion). Ces sensations s’accompagnent parfois d’une perte d’appétit, de nausées voire de vomissements.

Cependant, certains individus, surtout les personnes âgées, ne ressentent aucune douleur.

Plus exceptionnellement, ils peuvent se révéler une complication : perforation (douleur abdominale soudaine et très violente) ou hémorragie. Bien que les saignements soient habituellement trop faibles pour que vous les ressentiez, ils peuvent être suffisamment importants pour que vous soyez fatigué, pâle et faible. Si les saignements provoqués par l’ulcère gastro-duodénal sont abondants, le sang peut apparaître dans les selles ou dans les vomissements. Les selles qui contiennent du sang ont une apparence goudronneuse et sont noires ou rouges.

Ulcère
Schéma illustrant les complications d’un ulcère (Droits : 123RF/Roberto Biasini).
Question : Comment faire le diagnostic d’un ulcère ?

Tous les patients présentant un ulcère n’ont pas un ulcère !

Des symptômes similaires peuvent être causés par d’autres maladies : dyspepsie fonctionnelle, de gastroparésie (mauvaise vidange de l’estomac), reflux gastro-œsophagien, lithiase vésiculaire, plus rarement un cancer de l’estomac, …

C’est pourquoi, dans la majorité des situations, il est important de proposer un examen diagnostic : la gastroscopie.

Ulcère
Gastroscopie et ulcère gastro-duodénal (Droits : 123RF/Maryna Melnyk).

Cet examen est indispensable chez les personnes âgées et en cas de symptômes d’alarme : perte de poids inexpliquée, sang dans les selles, anémie, difficultés à avaler, …

Question : Quel est le traitement d’un ulcère ?

Tout d’abord, il faut interrompre le cas échéant la prise d’anti-inflammatoires et du tabac !

Le traitement comporte un médicament anti-ulcéreux (anti-sécrétoire) pendant 4 semaines (pour l’ulcère duodénal) ou 8 semaines (pour l’ulcère gastrique). Ce sont les inhibiteurs de la pompe à proton (IPP) : Losec ®, Ompérazole, Pantozol ®, Pantomed ® Pantoprazole, Nexiam ®, Esoméprazole, … Ces médicaments diminuent la sécrétion acide de l’estomac, ce qui permet à la muqueuse abimée par l’infection à Helicobacter pylori ou par les anti-inflammatoires de guérir.

Un traitement d’éradication de Helicobacter pylori est également indispensable quand il est présent. Celui-ci associe en général deux antibiotiques à une double dose d’IPP pendant 7 à 14 jours.

La plupart des ulcères sont guéris avec ce traitement médicamenteux. La chirurgie est devenue exceptionnelle, en dehors des complications.

Dans la plupart des situations, aucun régime alimentaire n’est nécessaire si ce n’est d’éviter l’alcool.

Question : Quel est le suivi d’un ulcère ?

En cas d’ulcère du duodénum, une gastroscopie de contrôle n’est pas nécessaire dans la plupart des situations.

La gastroscopie est toutefois souhaitable en cas de persistance des symptômes ou en cas de complication initiale.

Toutefois, si l’ulcère est causé par l’Helicobacter pylori, il est souhaitable de réaliser un test respiratoire à l’urée quatre à six semaines après la fin du traitement pour s’assurer de l’efficacité de ce traitement.

En cas d’ulcère de l’estomac, la gastroscopie de contrôle doit être systématique. En effet, il peut exister un doute sur la nature bénigne ou maligne de l’ulcère. Il n’est résolu que par l’examen histologique des biopsies multiples réalisées au pourtour de l’ulcère lors de l’endoscopie initiale et sur l’ulcère persistant ou sa cicatrice lors de l’endoscopie de contrôle qui doit être systématiquement effectuée après la fin du traitement.

REMARQUE IMPORTANTE

Ces informations n’ont pour but de ne fournir que des informations générales et ne doivent pas servir d’aide pour poser un diagnostic ou proposer un traitement pour des cas particuliers. Il est très important de consulter votre médecin pour votre cas particulier.