On distingue le virus de l’hépatite A, B, C, D et E.
- L’hépatite A et E (très rare) ne donnent pas de forme chronique mais uniquement une hépatite aigüe qui nécessite juste du repos et une surveillance afin de bien s’assurer de sa guérison spontanée. Les formes dites «fulminantes» avec dégradation sévère de la fonction hépatique nécessitant une transplantation en urgences sont très rares.
- L’hépatite D (ou delta), ne peut exister qu’en cas de co-infection par le virus B.
- L’hépatite B (ou B-D) et C peuvent donner lieu à des formes chroniques. Le plus souvent asymptomatique, ils peuvent avec le temps provoquer des «cicatrices» dans le foie appelées fibrose et in fine une cirrhose avec ses complications graves notamment des hémorragies digestives, des infections, de l’ascite et le carcinome hépatocellulaire (cancer du foie). C’est dire l’importance d’un dépistage précoce… Le risque d’évolution est variable d’une personne à l’autre et dépend de co-facteur dont la prise régulière d’alcool, une surcharge pondérale associée, …
Question : comment les hépatites se transmettent-elles ?
- Le virus de l’hépatite A se transmet par voie féco-orale : le virus est en fait excrété en grande quantité dans les selles chez un patient infecté et la contamination se fait le plus souvent de façon indirecte par l’ingestion d’aliments (contact avec des mains mal lavées) ou coquillages/crustacés insuffisamment cuits. Il existe un vaccin contre ce virus.
- Le virus de l’hépatite B se transmet selon trois modes : sanguine, sexuelle ou verticale (mère-enfant).Sont ainsi très à risque : l’usage de drogues par le partage de seringues, d’aiguilles, du matériel de préparation mais aussi de «pailles» (utilisées pour le «sniff»); le partage de matériels d’hygiène «intime» tel rasoir, brosse à dents provenant d’un patient infecté; tatouages, piercing, actes dentaires, … En cas de non respect des normes de stérilisation.
Le virus se transmet très bien par voie sexuelle (rapport vaginal ou anal et également bucco-génital). Il est en fait présent dans les sécrétions sexuelles (masculines ou féminines) et c’est le contact avec la muqueuse du partenaire qui est à risque. Il est donc primordial de se protéger par un préservatif dès le début du rapport. Il existe un vaccin contre ce virus.
- Le virus de l’hépatite C se transmet essentiellement par voie sanguine. La contamination actuellement est surtout liée à l’usage de drogues (cf.supra). Beaucoup de patients ont été toutefois contaminés dans le passé par transfusion sanguine avant son dépistage systématique en Belgique en Juillet 1990. La contamination sexuelle est négligeable hormis en cas de lésions génitales, de rapports traumatiques, anaux ou pendant les menstruations… Il est donc recommandé aux personnes ayant plusieurs partenaires sexuels d’avoir des relations également protégées (préservatif). Il n’existe hélas pas de vaccin disponible.
Question : dans quel cas faut-il me faire dépister ?
Le dépistage est important car le plus souvent le patient ne présente aucun symptôme. Il concerne les hépatites B et C qui peuvent donner lieu à une maladie chronique. Les populations à risque sont entre autres : les personnes transfusées ou ayant pu recevoir des dérivés de produits sanguins du fait de lourds antécédents médicaux ou chirurgicaux avant 1991, les sujets originaires ou ayant reçu des soins dans des pays à forte prévalence de ces virus (sud-est asiatique, Moyen-Orient, Afrique, Amérique du sud), les personnes ayant eu des rapports sexuels avec partenaires multiples, si vous avez consommé des drogues injectables ou par voie nasale (même une seule fois !), les sujets ayant eu un tatouage, piercing, mésothérapie, acupuncture avec du matériel non à usage unique, les membres de la famille d’une personne porteuse du virus.
Question : comment diagnostiquer ?
Le diagnostic est très simple et ne nécessite qu’une prise de sang sur base d’une prescription fournie par votre médecin (généraliste, d’un centre de dépistage ou spécialiste). C’est lors de la consultation que l’on pourra évaluer le risque, les mesures de prévention nécessaire, proposer le cas échéant d’autres dépistages (HIV par exemple) et répondre à toutes vos questions.
Question : quel traitement ?
Beaucoup de progrès ont été réalisés ces dernières années dans le traitement des hépatites virales.
La décision de traitement sera toujours discutée en fonction du type de virus, de la chance de guérison attendue, des effets secondaires des différentes médications en fonction de l’état clinique du patient, de l’importance de la fibrose du foie (CAD la présence plus ou moins importante de «cicatrices» dans le foie) et bien sûr du choix «éclairé» du patient.
Grosso modo, on peut espérer actuellement guérir plus de la moitié des patients porteurs d’une hépatite C. Le traitement fait appel à une bithérapie voire une trithérapie pendant une durée de 6-12 mois (avec de l’interféron, ribavirine +/- antiprotéase).
La guérison est par contre plus difficile à obtenir pour l’hépatite B. On dispose soit d’un traitement court (12 mois) à base d’interféron ou de molécules puissantes récentes à prendre durant des années permettant le plus souvent «d’endormir» le virus.
REMARQUE IMPORTANTE
Ces informations n’ont pour but de ne fournir que des informations générales et ne doivent pas servir d’aide pour poser un diagnostic ou proposer un traitement pour des cas particuliers. Il est très important de consulter votre médecin pour votre cas particulier.